Sylvie Vauclair est astrophysicienne à l'Institut de recherche en astrophysique et planétologie
Elle nous peint dans cette conférence une grande fresque de nos avancées dans la connaissance de l'Univers depuis un siècle et surtout depuis 20 ans,
Elle évoque aussi la recherche des planètes habitables, de la vie extra- terrestre.
Sylvie Vauclair est astrophysicienne à l'Institut de recherche en astrophysique et planétologie et professeur émérite à l'Université Paul Sabatier de Toulouse, où elle a enseigné pendant plus de 30 ans après avoir enseigné une dizaine d'années à l'Université Paris 7.
Après deux thèses sous la direction d’Hubert Reeves puis d’Evry Schatzman, ses travaux scientifiques ont d’abord porté sur la formation et l'évolution des éléments chimiques qui composent la matière dans l'Univers: Soleil, Etoiles, Univers Primordial.
Elle a particulièrement étudié l'importance de la diffusion sélective des atomes dans les conditions stellaires et ses conséquences pour leur structure et leur évolution. Elle a montré les répercussions de ces processus sur l'évolution de la matière dans l'Univers depuis le Big-Bang.
Un colloque international a été organisé en son honneur en 2013, sur le sujet des interactions entre les phénomènes microscopiques (atomiques) et macroscopiques (hydrodynamiques) intervenant dans les étoiles. C’est un sujet auquel elle a beaucoup contribué au cours de sa carrière, dans le but de mieux comprendre la structure et l’évolution des étoiles. Musicienne, Sylvie Vauclair s'intéresse aux relations entre la philosophie, l'art et la science et participe à de nombreuses manifestations transdisciplinaires. Elle participe souvent à des débats de société. Sa carrière est jalonnée d’ouvrages à destination du grand public, alliant souvent la science et la musique.
Passionnée de voûtes célestes, la Toulousaine Sylvie Vauclair publie :
"La nouvelle symphonie des étoiles".
Un ouvrage où la scientifique perce les mystères du cosmos.
Après avoir enseigné plus de 30 ans, à l’Université Paul-Sabatier, dans le département de physique, l’astrophysicienne Sylvie Vauclair est aujourd’hui professeur émérite. Toujours rattachée à l’IRAP (Institut de recherche en astrophysique et planétologie), elle consacre une partie de son temps à la recherche. Sylvie Vauclair vient de publier "La nouvelle symphonie des étoiles, L’humanité face au cosmos" (Ed. Odile Jacob). Interview.
Symphonie, le terme sous-entend que les étoiles émettent des sons ?
Oui voilà ! Ce livre reprend des textes que j’avais écrits il y a 25 ans sous le titre "La Symphonie des étoiles" pour les remettre à jour. À l’époque, le titre symbolisait le fait de faire de la musique ensemble de manière harmonieuse. Coïncidence, à ce moment-là, des astronomes ont découvert qu’à l’intérieur des étoiles, il y avait des ondes sonores qui les faisaient résonner comme des instruments de musique. L’image de départ est devenue réalité
Votre livre aurait pu s’intituler "Les étoiles, quelle histoire !", puisque vous y convoquez tous ceux qui ont observé le ciel depuis la nuit des temps ?
Ce livre-là n’est pas un ouvrage d’astronomie au sens habituel. J’ai eu envie de montrer que ce domaine était accessible à tout le monde. Et surtout qu’il nous concerne tous dans notre vie de tous les jours. Aussi, j’ai placé mon récit dans le cadre général de l’évolution de l’Humanité. Il est notamment question de l’histoire de l’évolution de la connaissance. Aujourd’hui, on sait que la planète Terre fait partie du ciel alors qu’avant on pensait qu’elle était au centre du monde avec le ciel autour.
Justement, à ce propos, vous écrivez "qu’on est passé du ciel de nos ancêtres, celui qui risquait de nous tomber sur la tête, au ciel spatial". Comment s’est faite la transition ?
Très progressivement. Longtemps, les mythes traditionnels de création du monde imaginaient deux parties totalement distinctes : la Terre et le Ciel. La science a finalement montré que la Terre et le Ciel ne sont pas deux entités séparées.
Une partie des étoiles du ciel nous est invisible une partie de l’année, pourquoi ?
Car la Terre tourne autour du soleil et sur elle-même. À cause de cette rotation, la partie de l’espace qu’on voit pendant la nuit terrestre change au cours d’une année.
Nous serions tous des descendants d’étoiles, comment ?
Tout simplement parce que les éléments chimiques de nos molécules ont été fabriqués dans des étoiles, avant l’existence de la Terre et du Soleil.
La contemplation du ciel vous provoque-t-elle toujours emballement et
émotion ?
Oh! Oui, même si souvent les scientifiques finissent par perdre la poésie de leur sujet d’étude. On me demande souvent ce qu’est le travail d’un astronome. Je réponds que c’est d’être assis devant son ordinateur et de faire des calculs. Mais cela n’empêche pas, quand on prend un peu de recul pour contempler le ciel dans son ensemble, d’avoir des émotions toujours là.
Vous souvenez-vous de votre premier ciel étoilé ?
Oui, j’avais 4-5 ans, j’étais avec ma mère dans la Beauce, près de Chartres, où nous avions une maison de campagne. La nuit, ma mère m’emmenait voir le ciel avec d’autres personnes. Elle s’intéressait à la mythologie et nous racontait beaucoup d’histoires. Elle le faisait par plaisir et avait beaucoup de succès.
D’où votre vocation ?
C’est comme ça, j’en suis sûre, que j’ai eu envie de travailler sur ce sujet. Mais cela a nécessité de longues études scientifiques parce que notre travail, ce n’est pas que du rêve.
Son livre
Avec « La nouvelle symphonie des Etoiles, L’Humanité face au Cosmos », l’astrophysicienne Sylvie Vauclair signe un livre empli de philosophie, de sagesse et de poésie qui nous invite à faire preuve d’humilité face à la grandeur de l’Univers. Elle s’y met en scène, en évoquant sa mère, son chat, ses émotions et bien sûr le ciel. Le tout, sans jamais sombrer dans d’obscurs discours scientifiques.
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