Zaza Osmanov travaille depuis plusieurs années comme astronome à la Free University de Tbilisi et il a développé une théorie très intéressante.
L’homme pense en effet que des mégastructures aliens se cachent peut-être autour de certains pulsars. Il invite d’ailleurs ses collègues à poursuivre leurs études dans cette direction.
La question extraterrestre fascine les scientifiques depuis plusieurs années.
Dans les années 30, notamment, plusieurs chercheurs ont consacré une bonne partie de leurs travaux à cet épineux sujet.
Nikolaï Kardachev et Freeman Dyson en font partie et leurs travaux ont ouvert la voie à de nombreuses études dans les décennies suivantes.
L’échelle Kardachev et les sphères de Dyson, des concepts encore très discutés
Né à Moscou dans les années 30, et donc en pleine Union soviétique, le premier a étudié pendant de longues années la radioastronomie et ses recherches l’ont naturellement poussé à s’intéresser aux extraterrestres.
Passionné par le sujet, il a eu l’idée de mettre au point une méthode théorique visant à classer les civilisations en fonction de leur niveau technologique et de leur consommation énergétique.
Il l’a exposée pour la première fois en 1964 lors de la conférence de Byurakan et elle a rencontré un vif succès à l’époque. Elle est utilisée encore aujourd’hui par les chercheurs du programme SETI, mais également pas de nombreux futurologues.
Cette méthode classe les civilisations en trois types différents.
Le premier correspond à une civilisation capable d’accéder à l’intégralité de l’énergie disponible sur sa planète et de la consommer.
Les civilisations de type II sont plus avancées technologiquement et elles sont ainsi capables de capturer l’énergie de leur étoile.
Le troisième et dernier type est le plus avancé et il décrit ainsi une civilisation capable de capturer l’énergie de toute sa galaxie.
Freeman Dyson, lui, est davantage connu pour sa fameuse sphère. Décrite pour la première fois dans les années 60, la sphère de Dyson fait référence à une mégastructure hypothétique se présentant sous la forme d’une sphère située autour d’une étoile et capable d’en absorber l’énergie pour alimenter l’industrie d’une supposée civilisation extraterrestre.
Une civilisation de type II d’après l’échelle de son collègue moscovite, donc.
Comme certains d’entre vous le savent sans doute, des astronomes ont pensé détecter une structure de ce type en 2015 en analysant une étoile située dans un système distant : KIC 8462852.
L’énigme de KIC 8462852
En l’observant à l’aide du télescope Kepler, des astronomes ont en effet remarqué des variations importantes au niveau de sa luminosité, des variations pouvant atteindre les 20 % sur des périodes comprises entre cinq et quatre-vingts jours.
Tabetha Boyahian, une chercheuse travaillant pour l’Université de Yale, a mené une longue enquête pour tenter d’expliquer le phénomène. Pour la mener à bien, elle a demandé de l’aide à un de ses collègues, un astronome du nom de Jason Wright.
Ensemble, les deux chercheurs ont mené de nombreuses analyses supplémentaires, mais ils n’ont pas été en mesure d’apporter une réponse logique à ces variations. Le second a donc évoqué la possible présence d’une mégastructure fabriquée par une civilisation plus avancée que la nôtre.
Peu convaincue par leurs explications, la NASA a procédé elle aussi à des analyses poussées et l’agence a fini par conclure que ces variations étaient peut-être causées par le passage d’un essaim de comètes.
Cette théorie a cependant été rapidement démontée par la suite.
Pour finir, des chercheurs travaillant pour l’Université de l’Illinois ont fini par attribuer ces phénomènes à un possible effet d’avalanche provoqué par des transitions de phase. Leur étude a été couverte dans cet article.
Zaza Osmanov pense pour sa part que les astronomes ne cherchent pas au bon endroit et il a ainsi consacré un article complet à la délicate question des sphères de Dyson et donc de la possible existence de mégastructures aliens dans des galaxies lointaines.
Nous ne cherchons pas forcément au bon endroit
D’après lui, si de telles mégastructures existent réellement, alors elles ne se présentent pas forcément sous la forme de sphères.
Il pense en effet qu’elles pourraient prendre des formes plus discrètes et se présenter par exemple comme de simples anneaux.
Ce serait donc une des raisons pour lesquelles l’humanité n’a pas encore été en mesure de les détecter.
L’autre raison, ce serait que nous ne cherchons pas forcément ces structures au bon endroit.
Les étoiles ne sont en effet pas les seules à produire de l’énergie et Osmanov pense donc que ces structures ont très bien pu être construites autour de pulsars et donc autour d’une étoile à neutrons tournant très rapidement sur elle-même.
Mais ce n’est pas le plus intéressant.
Dans son étude, le chercheur évoque aussi une méthode qui pourrait nous aider à repérer ces structures. Il pense en effet que ces constructions pourraient être détectées grâce à leur rayonnement infrarouge. Si tel est le cas, alors nos instruments actuels pourraient suffire à les traquer.
Toutefois, dans les faits, ce fameux rayonnement dépendrait à la fois du diamètre de ses structures, mais également du pulsar autour duquel elles orbitent.
D’après lui, la vraie difficulté se trouve donc ici et il est donc indispensable à ses yeux que les astronomes mènent des analyses poussées en la matière, en s’appuyant notamment sur le VLTI et sur le WISE.
Le chercheur ne s’est d’ailleurs pas contenté de tendre la main à ses confrères, et il a ainsi commencé à travailler sur une méthode visant à identifier les meilleurs candidats pour ces analyses poussées. L’étude complète se trouve à cette adresse.
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